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Le désert d'Espagne

Je traverse une région de l'Espagne qu'on pourrait par instants comparer à un "petit désert du Texas". Il fait chaud mais j'ai connu pire et le très fort vent (même s'il est encore et toujours opposé à ma direction) régule bien la température de mon corp. Je subis deux crevaisons dans l'après midi. En examinant mon pneu, je remarque une déchirure sur un des flans. J'improvise un pansement en découpant un morceau d'une chambre à air usagée et le plaque sur la surface intérieure du pneu. Pour l'instant ça tient. Attention histoire de ouf pour le soir : ce serait trop long de tout écrire mais voici les grandes lignes. J'arrive à Fraga, un village incroyable sur une très forte pente (à tel point que je me demande si on doit dire que les maisons sont "posées" ou "incrustées" dans la pente). Je sonne aux premières maisons avec garage (oui, les garages c'est ma nouvelle passion pour dormir, les jardins c'est démodé maintenant). Je commence à discuter avec une grand mère. Alors qu'elle venait juste de refuser de m'accueillir, un jeune homme passe par là. Il me demande quel est mon "problème". Je lui explique et il va chercher sont père, cycliste, 100 mètres plus bas. Je le vois remonter en VTT. Tout le monde se met à discuter et à chercher une solution. Le père cycliste, très drôle et d'humeur pétillante, me demande alors joyeusement de le suivre (à vélo). Nous descendons entièrement la très forte pente et il m'amène devant l'Eglise. Il m'explique que si je dis au curé que je fais le chemin de Santiago, j'aurais toute l'hospitalité gratuite, avec lit ect... et qu'il parlera à ma place. Un peu gêné, je lui dis que j'apprécie énormément l'énergie qu'il a dépensé jusqu'ici pour moi (j'ai passé certains événements) mais que je n'ai pas envie de mentir. Il m'amène alors au commissariat de police pour chercher une autre solution, toujours à vélo. Après de longues discussions autour de Google traduction au guichet d'accueil du commissariat, les policiers décident de m'accompagner jusqu'au garage, et me font déposer mon vélo à l'intérieur pour qu'il soit en sécurité pendant que je dormirai dans la nature juste derrière, caché dans les volumes du relief. Il m'explique que ce coin est sécurisé et que je bénificierai de leur protection pendant la nuit. Je décide finalement de garder mon vélo près de moi et je m'installe parmis les arbres et buissons, bien à l'abri de la vue, avec mes deux sandwichs préparés par la grand mère du début. Tout ceci à duré plus d'une heure, alors qu'il m'aurait sans doute suffit de continuer dès le début à frapper aux portes de quelques autres maison. Jai été emporté par l'engouement général. Mais c'était assez touchant de voir que tant de monde essayait de se dépatouiller pour mon histoire. Je garde des souvenirs très amusants du moment passé avec les policiers. Ils ne parlaient pas anglais alors il fallait comme d'habitude se débrouiller avec des signes, et ça leur enlevait un peu leur masque autoritaire. Ils ont chopé l'adresse de mon blog quand on s'est dit au revoir :)

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